La beauté des cernes
Une broderie faite de cercles concentriques… Un arbre y prend racine. Derrière, un cercle orange qui pourrait être un cœur qui bat, un soleil, un lieu de rassemblement. Au fond, des lignes traversent l’espace blanc. Des fissures ou des voies de transmission ?
Les cercles concentriques qui marquent l’âge d’un arbre sont nommés cernes. Chaque année, un nouveau cerne est formé; chaque année, l’arbre devient plus solide, plus apte à abriter la vie, à donner des fruits et de l’ombre.
Nous sommes toutes et tous, individuellement et collectivement, le résultat d’une lente et longue croissance marquée par le soleil, la pluie, le gel, les maladies, les changements de saison. Notre âge est notre force. Or, la pandémie a jeté une lumière crue sur le traitement des personnes âgées dans notre société et sur la rupture des liens entre les générations. Comment rétablir ces liens ?
Depuis toujours le conte est un art de la transmission. Que ce soit autour d’un feu ou au comptoir d’un bar, sur une scène, dans une grotte ou sur la terrasse d’un gratte-ciel, la parole se transmet et se transforme de génération en génération. Que veulent dire les récits anciens aujourd’hui ? Que gardons-nous et que rejetons-nous du passé, que rêvons-nous pour l’avenir ? Comment notre héritage a-t-il façonné nos identités multiples, et quel héritage transmettrons-nous à notre tour à celles et ceux qui nous suivent ? Que tenons-nous de plus sacré, de plus précieux ?
Après une année de trauma et d’isolement, le FICM rassemble jeunes et vieux, sages et fougueux autour de récits vieux comme le monde et jeunes comme la dernière pluie afin de réparer ce qui a été brisé et rêver un avenir plein de forêts nourricières.
Stéphanie Bénéteau
Directrice générale et artistique