18 octobre 2019
Bonjour !
Ici, à Montréal, il est présentement 14h. Je vous écris depuis ma chambre d’hôtel sur la rue Saint-Denis quelques heures avant la grande soirée qui marquera le début du Festival. En effet, ce soir, au Théâtre Outremont, aura lieu le spectacle d’ouverture intitulé « Empreintes/Traces » animé par Michel Faubert ; spectacle lors duquel sept conteurs de cultures et d’horizons différents se succéderont pour nous dévoiler, nous conter, nous partager un extrait de leur imaginaire. Cette soirée s’annonce magique !
C’est néanmoins pour vous parler de l’envers du décor que j’écris ce billet ; car, hier, en accueillant les artistes canadiens et internationaux ainsi que les organisateurs d’autres festivals, à travers ces joyeuses retrouvailles d’amis ne s’étant pas vus depuis longtemps, en écoutant les conversations des uns et des autres, quelque chose, un détail, une impression a germé dans mon esprit. Au fil des échanges de la soirée, je me suis aperçue que – très subtilement et de manière inévitable, comme inhérent à l’être humain et à son vécu – le conte était déjà présent en dehors de la scène.
À travers l’histoire de Rachid et de ses déboires à l’aéroport, à travers mon entretien avec Marta à propos de sa toute première rencontre avec le monde des « storytellers », à travers une discussion très intéressante sur la différence entre la langue kabyle et la langue arabe ou encore à travers les péripéties du voyage de Martine en Algérie : le conte était là, omniprésent. J’ai ainsi eu le sentiment d’être en présence du matériau brut, de la matière en fusion et en devenir du conte sous sa forme la plus pure et la plus informelle : un partage d’histoires et d’anecdotes – certes quelque peu enjolivées, déformées, amplifiées car racontées par les êtres sensibles et subjectifs que nous sommes –, un partage avec un public improvisé et avide de connaitre la fin du récit du ou de la conteur-se de l’instant.
Une question m’est alors apparue : ne serions-nous pas tous finalement un peu conteur dans l’âme ?