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Histoires d’ELLES

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Conception et réalisation : Nadine Walsh
Co-réalisation et caméra-montage : Abraham Libifshitz
Texte : Nadine Walsh
Musique originale : Guido Del Fabbro
Narratrices: Alexandrine Agostini
Mireya Bayancela Ordonez
Claudette L’Heureux
Gisèle Ndong Biyogo
Judith Poirier
Amélie Prévost
Mireille Tawfik
Nadine Walsh

Danseuse Mohawk : Barbara Diabo

Les ELLES de Montréal, une lecture chorale cinématographique

Dans la lignée d’adaptations d’œuvres en numérique afin de maintenir la culture accessible en mode covid, la conteuse Nadine Walsh a réalisé un court-métrage à partir d’un texte créé pour le 375e de Montréal. Inspiré du projet Toponym’Elles, il trace les contours de l’histoire des femmes dans l’édification de la ville. Commandé par le Festival interculturel du conte de Montréal en 2017, son adaptation cinématographique pour un chœur de femmes est soutenu par le Conseil des arts du Canada et le festival, transmettant ainsi la mémoire de ces ELLES au-delà des frontières.

Mot de l’artiste

J’avais dans la poche un texte orphelin, sans spectacle attitré. Entre hymne et poésie, il est inspiré du projet Toponym’Elles qui recense une banque de noms de femmes qui ont contribué à l’histoire de Montréal. Il a été lu lors d’une soirée du festival au Musée Pointe-À-Callière en octobre 2017. Depuis, il était sans voix.

Je l’ai adapté pour un chœur de femmes dans une lecture cinématographique. J’ai invité sept femmes de parole, représentant la diversité de la métropole, à s’approprier mes mots. Dans l’idée de la série « playing for change », chaque interprète était attribuée à un lieu signifiant et sous l’œil de la caméra, nous avons tissé une toile collective traçant les contours de l’histoire des femmes dans l’édification de Montréal.

Quand je marche la ville, je les vois dans les rues. Elles vont travailler, elles manifestent, font la grève. Elles érigent des hôpitaux, enseignent, nourrissent et soignent les démunis, ou attendent sur le trottoir. Elles sont là depuis le début, même avant. Y’en a une qui a fondé la ville! Elles sont là, mais invisibles. Regarde, ce sont leurs empreintes.

— Nadine Walsh  Août 2020

Les ELLES de Montréal

ELLE

ELLE est arrivée par bateau

aux côtés des premiers chevaux

aux yeux blanc terreur

à la croupe couverte de sueur.

ELLE avec son petit [simple_tooltip content=’À partir de 1663, le roi Louis XIV envoie des jeunes femmes pour marier les hommes célibataires de la Nouvelle-France et ainsi, coloniser le territoire. Leur dot tient dans un petit coffre en bois : aiguilles, épingles, couteau, bonnet, lacets… et un peu d’argent.’]coffre en bois  [/simple_tooltip]

offert par le roi.

ELLE a remonté le fleuve

en barque avec [simple_tooltip content=’Montréal a été fondée par Jeanne-Mance et Paul de Chomedey de Maisonneuve. Elle sera la gestionnaire de la colonie : prendre soin des denrées et marchandises nécessaires à la subsistance des colons et servir d’hospitalière aux malades ou blessés.’]Maisonneuve[/simple_tooltip]

 

ELLE a posé son empreinte sur les rives d’une île royale

une île habitée depuis longtemps

par des gens dont on ne connaît plus les noms…

ni la langue

ni les mœurs

ni la culture, ou si peu.

Comment dit-on « où sont les toilettes » en Mohawk ?

Ou simplement, merci ?

 

Rouge de honte, je suis, d’être de la lignée des huissiers de Dieu

qui exécutent une volonté narcissique et tyrannique,

qui n’hésitent pas à déposséder des âmes savantes

et les mettre sous le joug d’un cadavre en croix.

On peut le dire aujourd’hui,

jamais ce fils de vierge ne s’est déclouté pour les sauver.

-Vous me comprenez bien.

 

Une île habitée depuis longtemps, dis-je,

par des gens dont on ne connaît plus les noms… dis-je,

comme ELLE.

Comme ELLE,

l’empreinte effacée sitôt le pied retiré.

ELLE ne s’est pas même pas retournée.

À faire devant !

 

Défricher, semer, récolter, enfanter,

sans savoir, sans avoir, sans pouvoir, ou si peu, ou autre.

Sages femmes de la nuit des temps et de l’humanité !

[simple_tooltip content=’Suite à l’affaire « personne », soutenue par les Célèbres cinq – Émilie Murphy, Louise McKinney, Irène Parbly, Nellie McClung et Henrietta Muir Edwards, en 1929, le Conseil privé de Londres déclare que déclare que les femmes sont des personnes.’]Citoyenne sans citoyenneté[/simple_tooltip].

Défricher, semer, récolter, enfanter, enfanter, enfanter…

 

Pour contrer la mort,

pour contrer l’ennemi.

Rouge ou blanc, you know.

 

ELLE s’est relevée,

la plupart du temps,

pour se remettre à semer, récolter, enfanter…

Chut !

Ne pas broncher, fermer les portes, être aux aguets, cacher, pas faire de bruit…

puis

ATTAQUER ! (pas certaine de cette anecdote)

Tirer !

Charger !

Recharger !

Panser des plaies !

Flèches au cœur,

tomahawk au front,

poudre aux yeux,

mettre en terre,

à la vie à la mort !

On peut-tu avoir la grande paix !

Courage, relève tes manches,

à faire devant !

 

Semer, récolter, enfanter,

bâtir aussi.

Fort, [simple_tooltip content=’Jeanne Mance fonde l’hôpital l’Hotel-Dieu, Irma Levasseur et Justine Lacoste Beaubien fondent l’hôpital pour enfants Sainte-Justine, Aglaé Laberge, Georgiana et Léontine Généreux ont fondé l’hôpital du Sacré-Cœur.’]hôpitaux[/simple_tooltip], églises.

De ses propres mains.

De sa propre plume.

Pour quérir l’argent des autres,

ou y mettre du sien.

Parce qu’il y en a qui en avait.

Oui oui, y’a des ELLES qui en avaient !

– Vous me comprenez bien…

 

Pour construire la cité qui fera loi,

qui fera foi,

qu’elle est à nous cette terre…

Nous, d’ailleurs…

d’ailleurs…

 

Continuons,

à faire devant !

 

Le feu sème la tempête

Des seaux, des seaux, des seaux !

Rien à faire, les flammes ont faim.

Banquet royal sur Saint-Paul,

ça sent le mauvais rôti.

Toute la rue est un brûlis.

Pourquoi, comment, c’est qui ?

ELLE, noire comme la cendre,

[simple_tooltip content=’En 1734, l’esclave noire Marie-Joseph Angélique est accusée d’avoir allumé l’incendie qui a rasé le quartier des marchands sur la rue St-Paul. Après un procès de six semaines, elle est condamnée, torturée, pendue, puis son corps a été brûlé.’]la Cendrillon de Nouvelle-France[/simple_tooltip].

 

Oui ELLE en a essuyé des procès,

parfois sans défense,

s’est parée de corde au cou,

pis même d’une cage de fer.

Qui l’eut cru,

légende prospère.

 

Des fois, ELLE l’avait cherché.

Des fois, ELLE savait pas.

Pis des fois… c’est comme ça.

– Vous me comprenez bien…

 

Debout ! À faire devant !

 

À faire l’école,

pour presque rien,

pour tout le monde,

pour aiguiser sa conscience,

pour savoir compter sur soi,

pour lire l’avenir et apprendre du passé.

 

Aller à l’école

dans une [simple_tooltip content=’Marguerite Bourgeoys est la première enseignante de Montréal à accueillir des élèves dans une étable convertie en école.’]étable[/simple_tooltip],

sous les arbres,

dans un salon,

ou un local bidon.

Aller à l’école de rang

ou au couvent.

À l’école secondaire,

puis au collège populaire.

Et un jour,

parce qu’on voit grand,

parce qu’on veut en savoir plus,

parce qu’on veut guérir, défendre, inventer,

parce que pourquoi pas,

un jour aller à l’u…

l’uni…

À l’[simple_tooltip content=’Il faudra attendre 1884 pour que les femmes soient autorisées à assister à des cours au sein de l’Université McGill (et encore, dans des salles à part), un progrès rendu possible par Donald A. Smith (plus tard Lord Strathcona) qui verse 120 000 dollars à McGill « à la condition que les normes d’éducation pour les femmes soient identiques à celles applicables aux hommes. »’]U-N-I-V-E-R-S-I-T-É[/simple_tooltip] !

 

Ouf, ça n’a pas été facile !

Le haut savoir avait des portes blindées d’obscurantisme.

Mais nos ELLES sont résistantes,

Elles ont foncé tête baissée,

jusqu’à l’éclatement des gongs discriminatoires,

pour enfin apprendre et partager leur savoir !

 

Pas traîner, à faire devant !

 

Parlons-en !

Tout un monde s’y affaire aux affaires.

Le charbon carbure à fond de train,

c’est l’enfer ‘à shop,

enfin, ELLES sont sur les rails !

ELLES ont du travail,

pour gagner leur pain.

 

ELLES ne vont tout de même pas tendre la main !

Plutôt les joindre les mains et prier pour demain.

Prendre le voile pour prendre soin des orphelins,

des vieux, des malades, des Indiens,

des filles-mères ostracisées,

des prostituées consommées-jetées,

des fêlés, des affamés pis des vagues d’immigrés.

Sans ELLES, Montréal serait vulgaire.

-Vous me comprenez bien.

 

Montréal a le vent dans les voiles,

le Saint-Laurent est un bénitier

et les canots volants s’enfargent dans les clochers!

 

Vous m’en direz tant,

prendre le voile est le seul moyen de larguer les amarres du mariage,

d’avoir du poids dans la balance économique,

de prendre ses propres rênes,

sauter les barrières de la connaissance,

ruer les soutanes oppressantes

et ruminer dans ses propres champs.

Car de l’autre côté de la clôture,

le foin est dur.

 

Au couvent, pas le temps de se faire un nom.

Héroïnes anonymes en bataillon !

À faire devant !

 

Heureusement qu’il y a eu des guerres,

pour décloîtrer toutes ces ELLES.

Parce que même mariée

entre quatre murs,

c’est mieux vu ‘tsé.

 

La guerre produit ses fruits.

Exportation d’hommes pour chair à canon pas chère,

question d’engraisser la terre de leurs ancêtres.

C’est une autre façon de retrouver ses racines !

 

Tandis qu’ici,

les ELLES peuvent sortir,

travailler dans les [simple_tooltip content=’Pendant la 2e la guerre mondiale, les gouvernements font appel aux femmes pour travailler en usine. Leur capacité d’exercer tous les métiers est valorisée. Des stages en mécanique, en soudure et en électricité leur sont offerts. À Montréal, six garderies sont créées afin de faciliter le travail des femmes. À la fin de la guerre, le gouvernement du Québec encourage les femmes à retourner au foyer. Les garderies publiques sont fermées.’]usines[/simple_tooltip],

pour remplacer les ouvriers.

Brillante idée,

Elles coûtent moins cher !

 

Et pourquoi pas se mettre à fumer tant qu’à faire.

It’s so sexy my dear!

 

Avec ses ELLES,

Montréal s’envoie en l’air…

Montréal, ville ouverte !

The bar is open lady’s and gentleman.

Icitte l’alcool est permis.

On joue du jazz en noir et black passé minuit.

Lumières rouges sur Sainte-Catherine,

les ELLES sont offertes.

On y va, on y vient,

les années folles forniquent,

les clochers débandent

vive la contrebande !

 

Ha ce que le red light peut faire rêver :

cigarettières bien roulées au cabaret,

fumerie d’opium sur la Gauchetière,

strip-tease de Lili St-Cyr dans son bain.

Ça joue aux dés, aux cartes et machines à sous,

la mafia étend sa main noire sur tout ce qui brille,

les chats de ruelle ont la queue qui frétille !

Les politiques, flics et narcotiques s’en mettent plein les poches,

le fric coule à flots

et [simple_tooltip content=’En 1978 est présentée la pièce de Denise Boucher « Les fées ont soif » au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal. À sa sortie, la pièce fait scandale et sa représentation n’est possible qu’après plusieurs procès et tentatives de censure.’]les ELLES ont soif[/simple_tooltip] !

 

-Hein, quoi, je peux pas entrer dans une [simple_tooltip content=’En 1937, les tavernes sont interdites aux femmes. «Nulle personne du sexe féminin ne doit être admise dans une taverne pendant qu’elle est ouverte au public, sauf l’épouse du propriétaire lorsqu’elle y travaille.»’]taverne[/simple_tooltip] ?

C’est quoi le rapport bâtard !

Mon père a payé la moitié du local à force de boire chez vous,

ça fait 50 ans que ma mère embouteille chez Molson,

pis tu me fermes la porte au nez couillon !

Mon enfant de….ciboire…

Ça fait 10 000 ans qu’on boit de la bière pis ç’a toujours été les femmes qui ont brassé.

C’est ben rien qu’depuis qu’c’est une industrie que les hommes brassent !

Espèce d’ignorant, d’inculte…

… Un jour on écrira en haut de ta porte [simple_tooltip content=’Lors de l’opération féministe Drink-in le 23 janvier 1969 un groupe d’étudiantes de l’université de Montréal envahit la Taverne Le Gobelet. « Nous, des femmes québécoises, nous allons à la taverne manifester notre colère. Nous nous élevons contre ces sanctuaires de la domination masculine, desquels les chiens, les enfants et les femmes sont exclus.»’]« bienvenue aux dames »…[/simple_tooltip]

Espèce de houblon ranci mal fermenté…

 

– Ça va Nadine on a compris.

 

– …Espèce de [simple_tooltip content=’On peut traduire l’expression « Une grosse Mol tablette » par une grosse bière de marque Molson à la température de la pièce !’]grosse Mol’ tablette ![/simple_tooltip]

 

-Nadine !

 

N’empêche, avez-vous remarqué que depuis que les femmes boivent de la

bière, les bouteilles ont changé de forme ? De la forme tétonnique, on est passé à la forme phallique ! C’est fin de penser à nous d’même !

 

Qu’est-ce que je disais… Ha oui,

à faire devant !

 

D’un fort en bois

à une Ville-Marie,

en passant par les coureurs des bois,

jusqu’à l’industrie,

ELLE a soutenu tant d’hommes,

connus ou pas,

a poussé le dos de tant d’hommes,

connus ou pas,

toujours là derrière,

ou aux côtés,

parfois devant,

poing levé,

Athéna et Arthémis à la fois.

 

J’dis pas qu’ILS n’ont pas construit

qu’ILS n’ont pas souffert, guerroyé, subi,

pis qu’ILS n’ont pas pleuré aussi.

Mais on connait tous leurs noms,

ou presque,

en tout cas plus.

Même quand tu passes une puck, ton nom est sur la mapfuck !

 

(comme un commentateur de hockey)

-Guérin-Lajoie fait la passe à Lyman,

Lyman remonte la patinoire,

fait la passe à Circé-Côté.

Ouf ! La rondelle a dévié sur le patin du Cardinal Bégin,

mais est reprise par Gasgrain qui contourne Duplessis et c’est le but !

Na Na Na Na…hé hé hé good bye !

 

[simple_tooltip content=’Le Québec est la dernière province à permettre aux femmes de voter aux élections provinciales. Cette victoire repose entre autres sur la mise sur pied du Comité du suffrage provincial au Québec par Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Thérèse Casgrain et Madame Walter Lyman. À partir de 1922, des femmes se rendront annuellement à Québec pour réclamer le droit de vote au premier ministre. Elles feront le voyage pendant près de vingt ans.]25 avril 1940[/simple_tooltip], une sacrée belle game pour le droit de vote des femmes !

– Vous me comprenez bien…

 

ELLE, on l’a connait pas ou si peu…

Mais quand je marche la ville,

sous mes pieds, une houle d’anonyme onde le bitume,

jusqu’à ce qu’une lame de fond m’élève plus haut que le Mont-Royal,

car ces ELLES qui ont toutes un nom, un prénom et même un surnom,

sont sorties dans les rues tant de fois

qu’elles y ont laissé leurs empreintes.

 

Regardez,

là, ELLES ont manifesté parce que la bouffe était trop chère et trop rare.

Là-bas, ELLES ont défié la loi cadenas.

Plus loin, ELLES ont bravé l’autorité religieuse, civique et économique.

Ici, ELLEs ont fait la grève pour avoir un salaire minimum,

pour qu’on paye ses heures supplémentaires,

pour pas avoir besoin de faire travailler ses enfants dès 11 ans,

pour réduire son 65h de travail par semaine,

pour avoir une pause pour souper,

pour pas mourir sur la job étouffées par le steam des machines

pour avoir des toilettes propres, des sorties de secours, pis enlève ta main de

sur ma fesse [simple_tooltip content=’En 1987, dans la première cause de harcèlement sexuel surnommée la saga Bonnie Robichaud, la Cour suprême affirme qu’un employeur doit créer un milieu de travail exempt de tout harcèlement’]gros lard[/simple_tooltip] !

 

Partout ELLES se sont battues

pour que je puisse avoir des vacances payées,

pour que je puisse conduire mes enfants à la garderie,

pour que je puisse étudier et pratiquer n’importe quel métier,

pour que je puisse voter et me présenter si j’veux !

 

Non mademoiselle,

c’est pas acquis cette histoire-là,

on vient juste de se sortir la tête de l’eau.

Ça respire mieux hein.

 

Pour ça, il a fallu des têtues, des chiennes qui lâchent pas le morceau.

Il a fallu des :

 

Éva Circé Côté, Colombine, 1871-1949.  Journaliste, écrivaine, bibliothécaire et conservatrice de la première bibliothèque municipale de Montréal.

Irma Levasseur : 1877-1964. Première femme médecin québécoise spécialisée en pédiatrie. Elle crée une clinique et une école pour enfants handicapés.

Justine Lacoste-Beaubien : 1877-1967. Gestionnaire et philanthrope, cofondatrice de l’hôpital Sainte-Justine.

Maude Abbott, la tornade bienfaisante, 1869-1940.

Spécialiste des maladies cardiovasculaires congénitales, elle a publié l’Atlas des maladies cardiaques congénitales.

Louise King et Louise Provencher. Début de leur mandat, 1888. Inspectrices, aident les conditions des ouvrières.

Émilie Tavernier, l’ange des prisonniers politiques, 1800-1851. Fondatrice de l’Asile de Montréal pour les femmes âgées, infirmes

Léa Roback, 1903-2000. Libraire, syndicaliste, militante communiste et une des pionnières du féminisme au Québec.

Mary Two-Axe Early, la Grand-mère du mouvement féministe autochtone, 1911-1996. Activiste pour les droits des femmes et des enfants autochtones.

Rose Pesotta, 1896-1965, anarchiste féminisme, organisatrice et vice-présidente de l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD).

Philomène Clermont-Larivière, elle met en place une prison pour femmes à Montréal en 1876.

Rosalie Cadron-Jetté, Mère de la Nativité, 1794-1864. Religieuse, sage-femme, infirmière, fondatrice des Sœurs de la Miséricorde de Montréal et reconnue vénérable par l’Église catholique.

Aglaé Laberge, fondatrice de l’hôpital des Incurables1897 qui deviendra l’hôpital Sacré-Cœur.

Georgiane et Léontine Généreux, fondatrices de l’hôpital des Incurables1897 qui deviendra l’hôpital Sacré-Cœur.

Blanche Gélinas : défense des mères chômeuses et nécessiteuses, militante féministe.

Bernadette Lebrun : défense des mères chômeuses et nécessiteuses, militante féministe.

Angelique Dubé : défense des mères chômeuses et nécessiteuses, militante féministe.

Marie-Lacoste-Gérin-Lajoie, 1867-1945. Auteure, éducatrice, militante pour le droit de vote des femmes, fondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste.

Carrie (Mathilda) Derick, 1862-1941. Botaniste et première femme professeure dans une université au Canada, fondatrice de Montreal Suffrage Association en 1913.

Madame Douglas McIntosh, création de Montreal Suffrage Association en 1913. Comité provincial pour le suffrage féminin aux côtés de Carrie Derick et Grace Ritchie England

Madame Walter Lyman, création de Montreal Suffrage Association en 1913. Comité provincial pour le suffrage féminin aux côtés de Carrie Derick et Grace Ritchie England.

Idola St-Jean, 1880-1945. Journaliste, éducatrice et suffragette. Première Québécoise à se présenter à une élection fédérale.

Yvette Charpentier, la grande dame des midinettes, 1901-1976. Syndicaliste québécoise, elle participe activement à la « grève de la guenille », aussi appelée « la grève des ouvrières de la robe » aux côtés de Rose Pesotta et de Léa Roback.

Claire Kirkland Casgrain, 1924-2016. Avocate, femme politique et juge à la cour provinciale québécoise. Première femme députée à l’Assemblée législative du Québec, première femme membre du Conseil des ministres et première femme à obtenir des funérailles nationales au Québec.

Mercedes Palomino, 1913-2006. Réalisatrice, auteure, comédienne, traductrice et directrice du Théâtre le Rideau Vert.

Jessie Kathleen Fisher, 1894-1993. Première conseillère élue au conseil de ville de Montréal.

Alanis Obomsawin, 1932. Réalisatrice, auteure-compositrice-interprète, actrice, scénariste, écrivaine, directrice, musicienne, productrice de cinéma, documentariste, plasticienne.

Lucie Lamoureux-Bruneau, 1877-1951. Philanthrope, conseillère municipale à Montréal, fondatrice de l’Association catholique et de la Maison Lucie-Bruneau.

Yvette Bonny, 1938. Pédiatre-hématologue, professeure agrégée, première médecin à faire une greffe de moelle osseuse au Québec.

Renée Rowan, 1924-2019. Journaliste, elle défi la loi qui condamne tout écrit sur le contrôle des naissances et publie dans La Revue populaire de l’information sur le sujet.

Juanita Westmoreland-Traoré, 1942. Première personne noire à la magistrature au Québec, conseillère légale du Congrès des femmes noires du Canada et du Centre communautaire des noirs.

Jeanne-Jugan, crée une maison d’accueil pour personnes âgées démunies.

Élizabeth (Carmichael) Monk, 1898-1980. Première avocate admise au Barreau du Québec, pionnière de l’accession des femmes québécoises à la profession juridique.

 

Et combien d’autres grandes oubliées.

Soyons fières mesdames et messieurs de marcher sur cette île.

Que ce terreau nous pousse à continuer, car il reste encore à faire.

À faire devant !

 

Tant qu’un être humain ne pourra prendre un bain

tant qu’un être humain n’aura de pain

tant qu’un être humain ne tiendra pas une main

il faudra descendre dans la rue

pour crier gare à ceux et celles qui ont le pouvoir.

Si on savait tout ce qu’ELLES ont fait

sans savoir, sans avoir, sans pouvoir

sans compter les heures

alimentées au seul sel de sa sueur

on dirait

Yes we can,

pis en français s’il vous plaît

À faire pour demain !

– Vous me comprenez bien…

 

Aujourd’hui dans les rues

375 noms de plus

pour qu’on se rappelle

que Montréal a des ELLES !

 

Octobre 2017

Texte écrit spécialement pour le FICM
à la demande de Stéphanie Bénéteau

Adaptation pour chœur féminin été 2020